Il fallut attendre la menace d'une seconde guerre mondiale pour que le Gouvernement belge reprit l'idée de constituer une aviation militaire au Congo.
Afin d'en étudier les modalités, le Ministère de la Défense Nationale envoya en mission à la colonie le Major-aviateur Leboutte.
Rappelé en Europe par les hostilités, la mission fut suspendue.
Mais, avec les revers de la campagne de Belgique et de France, en mai et juin 1940, de nombreux aviateurs se trouvaient en France, d'autres étaient même en Arrique du Nord.
Parmi ceux-ci, il y avait les moniteurs et les élèves-pilotes de l'Ecole de Pilotage, installée à Oudja, avec une partie de son matériel aéronautique.
Aussitôt, on envisagea d'évacuer le personnel vers le Congo en utilisant à cette fin les appareils «Savoia-Marchetti" de la Sabena, qui avaient également rejoint l'Afrique du Nord.
Le matériel aurait suivi par la voie maritime ou aérienne.
Ce projet avorta par suite du rerus et de l'hostilité des autorités Françaises d'Afrique du Nord.
L'armistice franco-allemand entraîna malheureusement la dissolution des unités belges stationnées en territoire français. Aggravée par l'attitude incompréhensible des autorités militaires belges, qui refusaient aveuglément tout départ d'aviateurs vers l'Angleterre ou le Congo, la dissolution des unités fit naître parmi beaucoup d'aviateurs, la décision de rejoindre l'Angleterre ou le Congo malgré les interdictions officielles.
Par Tanger et le Portugal, plusieurs aviateurs belges parvinrent à gagner Léopoldville.
Parmi eux, il y eut Georges Reuter et Verbraeck qui, bien que blessé dans son « Battle" le 11 mai 1940, était parvenu à s'échapper de l'hôpital pour rejoindre l'Aviation en France.
En octobre 1940, on vit arriver d'autres aviateurs: Ceuppens, Hanchar, d'Ursel, Maréchal, le docteur Engelen et quelques autres dont le Capitaine Burniaux, cher-moniteur de l'Ecole de Pilotage.
Celui-ci fut chargé par le Général Ermens, Commandant de la Force Publique du Congo Belge, de constituer une aviation militaire.
Le 13 mars 1941, cet officier lança à la radio congolaise un appel en faveur du recrutement de volontaires.
Mais, vu le manque d'inrfastructure et de matériel, il fallut demander l'aide des autorités militaires d'Afrique du Sud.
Le Maréchal Smuts approuva ainsi la formation des futurs aviateurs belges dans les écoles de la South African Air Force.
Un premier contingent de candidats-aviateurs belges partit le 25 juillet 1941.
JU52 "Africain" 1941
Dès lors, jusqu'à la fin de la guerre, la SAAF forma près de 250 Belges, dont la plupart furent affectés à des escadrilles sud-africaines combattant en Méditerranée.
Dans la SAAF, Jean Ceuppens était pilote au 3e Wing, qui fut équipé de bombardiers «Boston" et «Marauder B-26".
Il termina la guerre après avoir erfectué 108 raids de bombardement tactique en Italie et en Yougoslavie.
C'était le futur " patron" de la Force Aérienne Belge.
Quant au Capitaine Frans Burniaux, il fut blessé en opération à la Ligne Mareth (Tunisie) en 1943.
Il commandait l'année suivante le 12th Bomber Squadron, dans lequel Jean Ceuppens commandait un flight, tandis que Gaston Dieu en commandait un autre au 24th Squadron.
Plusieurs autres aviateurs belges prirent part à ces missions, parmi eux: les Capitaines Annez de Taboada et Tomballe, ainsi que Gérard Greindl, qui participa par la suite au ravitaillement des insurgés de Varsovie, à bord d'un « Liberator ".
Pendant que la plupart des aviateurs coloniaux servaient ainsi dans les escadrilles de la SAAF ou, dans une moindre mesure, dans celles de la « Desert Air Force" de la RAF, une autre partie permit la création d'une escadrille de liaison à Léopoldville.
En réalité, cette dernière unité naquit d'un embryon d'aviation constitué, dès fin 1940, à l'aide d'appareils réquisitionnés et pilotés par des aviateurs du cadre de réserve.
Le parc de la Sabena au Congo participa aux missions de transport dès le début de la campagne d'Abyssinie, notamment avec des «Fokker F VII " etdes«Ju52".
Une tentative de constituer une escadrille destinée à la défense du Congo Belge avorta par suite de la victoire alliée en Afrique.
En effet, un groupe de 18 pilotes belges avait rejoint lkeja (Nigéria) en vue de former le 349th Squadron de la RAF, créé le 11 janvier 1943 et placé sous le commandement du Squadron Leader Malengrau.
Equipé initialement de «Curtiss Tomahawk", cette escadrille devait finalement accompagner le corps expéditionnaire belge au Moyen-Orient.
Il n'en fut rien et, après un séjour de quatre mois au Nigéria, les aviateurs belges rejoignirent la Grande-Bretagne.
En 1944, l'Aviation Militaire de la Force Publique se vit attribuer six bimoteurs d'entraînement «Oxford" et six biplans «SV-4 B".
A cette époque, cependant, les installations aéronautiques étaient encore rudimentaires : un seul hangar et quelques baraquements en bois récupérés du camp américain de N'Dolo.
La plupart des avions étaient donc parqués à l'extérieur du hangar qui ne pouvait contenir que six appareils.