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Avions Belges 1940 (Gloster Gladiator Mk. 1) (Histoire)


 

GLOSTER GLADIATOR Mk. 1



Chant du cygne de la formule biplan, le Gladiator fut le dernier chasseur de ce type utilisé par la R.A.F.
Construit à 527 exemplaires dont 216 destinés à l'exportation, le Gladiator fut mis en action dans divers points du globe avant d'entrer dans la légende lors de la défense de Malte.



Le 19 juin 1937, le gouvernement belge commanda 22 monoplaces de chasse «Gloster Gladiator" avec l'espoir de pouvoir en fabriquer d'autres sous licence.
Des négociations furent menées dans ce sens mais elles traînèrent en longueur et finirent par ne pas aboutir.
Les six premiers appareils de la commande belge furent pris en charge à Bruck¬worth par les pilotes belges en août 1937.
Début 1938, 15 machines avaient été réceptionnées.
Les sept derniers appareils assemblés dans les ateliers de la SABCA, furent livrés en mars 1938, deux mois avant la signature finale du contrat qui n'eut lieu qu'en mai 1938 !
Mis en service à la 1 ère Escadrille de Chasse de Schaffen, les «Gladiator" y furent l'objet de plusieurs accidents.



Le 14 mars 1939, les pilotes Defize et Pirlot se tuèrent dans une collision au cours d'un simulacre de combat.
Le G-17 du pilote Dopagne s'écrasa au sol à Wevelgem, le 9 décembre 1939, à la suite d'une panne d'oxygène ayant provoqué l'évanouis¬sement du pilote lors d'un vol à haute altitude.
Le 11 mars 1940, au retour d'un exercice de tir, le G-21 du pilote Pipart se mit en vrille et percuta le sol près de Steene.
Le 18 mars 1940, le Lieutenant Deschamps fut pris dans une bourrasque de neige.
Désorienté, il sauta en parachute et l'avion s'écrasa aux environs de Namur.
Le lendemain, le G-35, disparut en mer avec son pilote.
Participant aux missions de police de l'air pendant la période de mobilisation, une patrouille de "Gladiator", composée des pilotes Delorme, Van den Broeck et Verpoorten, intercepta un bimoteur Do-17 le 20 avril 1940.
Pris sous le feu des avions belges, l'appareil allemand s'abattit en territoire hollandais.
A l'aube du 10 mai 1940, quatorze" Gladiator" se trouvaient alignés sur la plaine de Schaffen lorsque l'alerte fut déclenchée.
Un quinzième appareil était en réparation dans les ateliers d'Evere.
Quant au G-38, avion personnel du Général Hiernaux, il s'y trouvait également mais sans armement.
Depuis le déclenchement de l'alerte, la plaine de Schaffen était animée par l'arrivée du personnel.
Le réchauffement des moteurs était en cours, en vue du décollage qui devait succéder à celui de la 5e Escadrille de Chasse.
Les officiers d'état-major du 1/2Aé décidèrent cependant d'attendre la levée de la brume matinale qui recouvre le terrain.
Cependant, le Capitaine Guisgand, vu l'aube naissante, décida de suivre l'exemple du Capitaine Boussa de la 5e Escadrille et prit l'initiative de faire décoller les avions, dont les pilotes avaient déjà rejoint la base.
A ce moment, la région était déjà survolée par plusieurs avions allemands.
Les deux premiers pelotons de l'escadrille prirent l'air sans encombre et, sans se préoccuper de la couverture aérienne de l'aérodrome et des décollages en cours, ils gagnèrent le terrain de campagne de Beauvechain.
Lorsque le troisième peloton prit son envol, trois "Heinkel 111 " apparaissaient au-dessus des bois en bordure de l'aérodrome et passèrent à l'attaque des avions restés au sol.
Gênés par les trois "Gladiator" décollant dans l'axe de leur attaque, la formation allemande se disloqua quelque peu. L'apparition des avions ennemis, le mitraillage et l'explosion de petites bombes provoquèrent le désarroi et la panique sur l'aérodrome.




Même la DCA resta silencieuse, comme pétrifiée.
Le quatrième peloton n'avait pas pu partir et ce, à cause d'un stupide accident.
L'appareil du Lieutenant Wilmots, dont le pneu fut crevé par un projectile, vint se lancer sur le "Hurricane" du commandant de la 2e Escadrille.
Les deux avions achevaient de se consumer lorsqu'une formation de bombardiers allemands attaqua à nouveau la plaine.
A cette attaque en succéda une autre une demi-heure plus tard.
Entretemps cependant, plusieurs "Gladiator" parvenaient à décoller en catastrophe.
Certains de ces avions étaient pilotés par les pilotes de " Hurricane" détruits.
Le 2e Peloton, conduit par le Capitaine Gérard, engagea même une formation de bombardiers ennemis près de Gossoncourt et la dispersa avant de gagner Beauvechain.
Douze" Gladiator" parvinrent ainsi à gagner le terrain N° 21.
La 1ère Escadrille n'avait donc perdu que deux appareils, celui du Lieutenant Wilmots et celui du pilote Van den Broeck qui, bien qu'ayant décollé avec un réservoir d'huile troué par une balle, fut contraint à l'atterrissage en campagne.



Pirlot


Le lendemain 11 mai, la 1ère Escadrille reçut l'ordre d'exécuter une mission de protection au profit des "Fairey Battle" de la 5/1I1/3Aé, chargés de bombarder et de détruire les trois ponts du Canal Albert tombés intacts aux mains de l'ennemi.
Deux pelotons de trois "Gladiator» furent désignés pour la mission.
Le peloton du Capitaine Guisgand décolla à 5 heures 35, celui du 1 er Sergent Rollin le suivit à 5 heures 47. Interceptés en cours de route par des chasseurs allemands, la formation belge se disloqua et rata le rendez-vous des" Battle ».
Le deuxième peloton du 1 er Sergent Rollin, après avoir poursuivi un bombardier allemand isolé qui s'était échappé dans les nuages, rencontra, près d'Eben-Emael, une douzaine de chasseurs allemands.
Au cours du combat aérien, le G-19 du Sergent Pirlot tomba en vrille avec son pilote tué.
Le 1er Sergent Rollin (G-22) abattit un adversaire mais, touché à son tour, il dut sauter en parachute.
Des soldats belges l'attendaient à l'atterrissage et, après l'avoir malmené, ils l'enfermèrent dans une cave où les soldats allemands le découvrirent et l'emmenèrent en captivité !
Entretemps, le pilote Van den Broeck parvint à rompre le combat et à regagner Beauvechain avec le G-21 endommagé.
Quant au peloton du Capitaine Guisgand, il fut attaqué près de Zichen, dans des circonstances analogues.
Le G-25 du Sergent Clinquart tomba en flammes avec son occupant.
Le Capitaine Guisgand, après avoir touché un adversaire, dut faire un atterrissage forcé près de Waremme avec un G-27 désemparé.
Bien qu'endommagé aussi, le G-32 du pilote Winand parvint a s'échapper et à rejoindre sa base.
Dans l'après-midi de ce 11 mai, entre 14 heures 07 et 14 heures 32, le terrain de Beauvechain fut la cible de plusieurs attaques de l'aviation allemande.
Sept « Gladiators" furent détruits et un huitième endommagé.
Vers 16 heures 10, le G-38, venant d'Evere, rejoignit son escadrille.
Vingt minutes plus tard, une nouvelle attaque allemande détruisit le reste des appareils, sauf un, qui fut abandonné le lendemain, lorsque la plaine fut évacuée.
Le personnel sans avions fut évacué vers la France.
Après la débâcle française, plusieurs pilotes de la 1/1/2Aé rejoignèrent l'Angleterre et furent incorporés dans les escadrilles de la RA F.



Variantes du Gloster Gladiator:

SS.37
Prototype.

Gladiator I
Version motorisée par un (627 kW) Bristol Mercury IX radiateur radial (a pistons).
L'Avion etait désigné J 8 in dans l'aviation filandaise.
Livraison: 1937-38, 378 construits.

Gladiator II
Version motorisée par un Bristol Mercury VIIIA refroidit par air.
L'avion fut désigné J 8A in dans l'armée de l'air finlandaise , 270 construits.

Sea Gladiator Interim
Version pour la Royal Navy, 38 construits.
Serial numbers: N2265 - N2302.

Sea Gladiator
Construit pour la Royal Navy, 60 exemplaires .
Serial numbers: N5500 - N5549 et N5565 - N5574.