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Les Spitfires (Histoire)


 







Au cours des quelques années de paix de l'après-guerre, l'étude des avions a progresse tout à fait nettement, spécialement en termes de technologie de construction Les avions sont, à cette époque, traditionnellement construits en bois et entoilés, et la structure principale de la cellule est renforcée par des câbles. Durant l'année 1920, on constate une accentuation du changement vers la construction métallique et les entoilages sont remplacés par des tôles en alliage léger. Le concept du biplan disparaît progressivement pour être remplacé par des structures semi-monocoque qui consistent en des revêtements métalliques fixés à la structure interne par des rivets et renforcés par des raidisseurs longitudinaux. Les premiers volets de courbure font leur apparition permettant ainsi à l'avion de pouvoir voler aux basses vitesses et faciliter ainsi les décollages et les atterrissages. De la même manière, on assiste au développement d'atterrisseurs qui s'escamotent dans le fuselage ou dans la structure des ailes et à l'apparition des premiers cockpits fermés équipés de verrières en Plexiglas.



D'une manière générale, c'est au cours de cette période que prend naissance la configuration aérodynamique et technologique des avions que l'on connaît aujourd'hui.
Bien que l'on ne peut réellement attribuer la paternité de ces innovations à des individus précis, il est intéressant de constater qu'une grande partie de ces progrès technologiques est due à l'ingénieur en chef de la société Supermarine, R.J. Mitchell. Cet ingénieur est responsable de l'étude d'une grande quantité d'hydravions, dont certains sont développés dans le cadre de projets d'avions de hautes performances pour les besoins du Royal Air Force High Speed Flight, c'est-à-dire des vols à haute vitesse de la Royal Air Force, qui ont permis à la Grande-Bretagne de remporter la célèbre coupe Schneider avec des victoires successives dans les courses de 1927,1929 et 1931. En 1931, le Supermarine S6B, propulsé par un moteur Rolls-Royce de 2 600 CV, a gagné la compétition et a battu le record du monde de vitesse avec plus de 400 mph (644 km/h) Ce moteur spécial a été progressivement développé par Rolls-Royce à partir de son moteur de i 2 cylindres en V de 1000 CV "Merlin" qui est certainement le moteur le plus construit et qui a le plus influencé l'étude des avions de chasse de la Seconde Guerre Mondiale.



Mitchell a mis à profit son expérience acquise dans la conception du S6B pour étudier un chasseur expérimental, initialement connu sous le nom d' "Etude 300" et qui met en pratique les acquis du Supermarine dans les concepts à haute vitesse, plus que toute autre expérience dans le développement d'un chasseur. Le ministère de l'Air britannique est suffisamment impressionné par le Supermarine 300 pour qu'il passe commande, en décembre 1934, d'un prototype dont le premier vol a lieu le 5 mars 1936. Ce "300", baptisé SpitFire, est capable d'atteindre une vitesse stupéfiante de 349 mph (562 km/h),ce qui représente un bond fabuleux dons les capacités d'un avion comparées â celle des projets de la Première Guerre Mondiale comme le SE5a, qui ne pouvait guère dépasser 120 mph (193 km/h). Il est même étonnant qu'en 1925, la RAF soit encore dotée de chasseurs comme les Sopwith Snipe et les Bristol Fighter opérationnels au cours du premier conflit. Cependant, en dépit de la confiance que la RAF a dans ces avions obsolètes, le Supermarine S6B, duquel le Spitfire est développé, ne vole que 6 ans plus tard.

(80 ans de combat aérien, éditions E-T-A-I)





Aucun chasseur de la Seconde Guerre mondiale n'a connu autant de fronts, d'unités, de variantes, d'adaptations tactiques et une aussi longue carrière: le premier Spitfire (K 9789) a été opérationnel le 4 août 1938 au Squadron 19 à Duxford et les derniers ont été retirés du service de la Royal Air Force en 1957 (PR XIX utilisés pour des vols météorologiques).



La production totale de cet avion atteignit 20334 exemplaires, sans compter les prototypes et les modifications expérimentales. Au cours de la guerre, le Spitfire a vu sa vitesse progresser de 30%, son poids total de 40% et sa vitesse ascensionnelle de 80%.