il fit le nécessaire pour rapatrier ses hommes évacués en France dans les mois qui suivirent la cessation des hostilités. Lui-même les raccompagna en Belgique
qu’il quitta début 1941 pour rejoindre l’Angleterre et poursuivre le combat. Le chemin était cependant long et périlleux et, arrivé en Espagne,
à l’instar de nombreux autres patriotes, il fut capturé et interné durant de longs mois au camp de Miranda del Ebro de sinistre mémoire.
Enfin relâché, il gagna l’Angleterre au début de 1942 et, après un réentraînement intensif et une conversion sur quadrimoteur, il intégra le 103 (bomber) squadron le 28 avril 1943.
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Photo datant
de l’été 1943 du Squadron Leader Florent Van
Rolleghem (4ème à partir de la gauche dans la
rangée assise) avec son équipage et ses mécanos
devant le Lancaster MK I PM-X/ED905 avec lequel
ils accomplirent leur premier tour d’opérations.
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Après avoir dépassé Bordeaux, le temps devint exécrable. Il se rendit compte qu’il était arrivé au-dessus de l’objectif, qu’il n’avait pas pu voir,
par les faisceaux lumineux des phares de recherche et les trajectoires des balles traçantes qui montaient vers lui. Le navigateur était totalement
perdu et refusait même toute coopération. Florent Van Rolleghem voulait accomplir la mission et consulta donc l’équipage qui le désavoua, hormis les deux mitrailleurs.
Il prit ses résolutions et vola vers la ville toute proche et bien éclairée de Bilbao en Espagne neutre. Grâce à cet excellent point de repère,
il fut à même de remettre le cap sur la côte basque et se dit que lorsqu’il verrait des traceuses venir à sa rencontre, il serait sur l’objectif.
C’est ce qui se passa et il put ainsi mouiller ses mines de 200 en 200 mètres, condition nécessaire à la réussite de la mission.
Un lourd silence régna à bord jusqu’au retour à Elsham Wolds. Dès après l’atterrissage, Florent Van Rolleghem se rendit au bureau des opérations pour faire son rapport
et demander un autre équipage mais, quand il revint au local de débriefing où l’attendaient les membres de son équipage, ceux-ci l’applaudirent chaudement.
Ayant discuté avec leurs collègues effectuant cette même mission et qui y avaient renoncé et étaient rentrés bredouilles, il était évident que leur commandant de bord était un pilote
hors pair et que, dorénavant, ils n’en voudraient pas d’autre ! Florent Van Rolleghem annula son rapport et l’incident fut clos.
C’est suite à cela qu’il fut affublé, dans le squadron, du sobriquet de « The mad Belgian », c'est-à-dire « le fou de Belge ».
Il termina son premier tour de 30 opérations accompagné de son équipage attitré soudé à la vie, à la mort.
Gros plan de
nez de Lancaster de pilotes belges du 103
squadron d’Elsham Wolds: au-dessus, le Lancaster
PM-X/ED905 du Squadron Leader Florent Van
Rolleghem – « The mad Belgian » -avec 21
symboles de missions, dont le bombardement des
usines Fiat à Turin (Italie) qui est illustré
par un cornet de crème glacée et les missions de
« gardening » ou mouillage de mines qui sont
représentées par une bombe suspendue à un
parachute; au-dessous, le nez du Lancaster
PM-M/NF913 du Flight Lieutenant Anselme « Selmo »
Vernieuwe avec 13 bombes représentant autant de
missions de jour (blanches) et de nuit (jaunes)
de même que les croix gammées symbolisent deux
victoires sûres sur des chasseurs de nuit
allemands et le radeau des sept aviateurs
canadiens abattus qui dérivaient au large des
côtes danoises et qui furent secourus grâce à
l’intervention de son équipage.
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et l’équipage à bon port, malgré ses blessures au visage. Ce fait d’armes lui valut la DFC (Distinguished Flying Cross) qui fut épinglée sur sa vareuse par
le Wing Commander J.A. Slater à Elsham Wolds en septembre 1943. Il fut l’un des deux pilotes belges à se voir décerner une DS0 (Distinguished Service Order).
Il quitta la Force Aérienne Belge avec le grade de Lieutenant-général.
A. Vernieuwe sera, dans l’immédiat après-guerre, l’artisan de l’essor de la SABENA et le grand promoteur du réseau hélicoptères, entre autres choses.
Louis Rémy fut l’in des rares, sinon le seul, officier allié à s’échapper de la forteresse de Colditz où les Allemands enfermaient ceux qui s’étaient évadés à plusieurs reprises des camps de prisonniers.