La famille Ortmans vécut au château de Fallais jusqu'en 1936. Les 2 fils ainés firent leurs études comme internes, au collège St Quirin à Huy, tandis que Serge, le cadet fréquentait l'école communale du village.
Christian ORTMANS, élève pilote à Wevelghem est envoyé en mai 40 au Carpiquet, près de Caen. En juin l'école est évacuée à Oujda, au Maroc et regroupée avec l'école de pilotage française. Pressé de reprendre le combat, il s'évade d'Oujda et embarque à Casablanca pour rejoindre Londres via Gibraltar. Il rejoint son frère
Vicky au Squadron 609 en 1941 où ils combattent ensemble, se prêtant main forte mutuellement. Christian fut ultérieurement envoyé en Birmanie pour combattre les japonais. C'est dans un combat contre ces derniers, en avril 43, que son Zinc fut détruit par les Japs. Il sauta en parachute mais ces derniers l'abattirent à la mitrailleuse pendant sa descente.
L'ainé, Vicky entre à l'aéronautique militaire en 1935 et est affecté à la chasse. Il participe à la campagne des 18 jours mais à la capitulation, il refuse de déposer les armes, s'enfuit et rejoint l'Angleterre dès le 7 juillet 1940. Il est immédiatement incorporé au squadron 229, unité de chasse sur Hurricane puis passe rapidement au célèbre squadron 609 sur Spitfire avec d'autres belges.
Il participe sans interruption à la bataille sur Londres et est crédité de multiples victoires. Il est lui-même abattu à 3 reprises dont 2 le même Jour et est repêché les 2 fois par la même vedette de la Royal Navy.
Le 21 octobre 41, il disparait dans un combat non loin des côtes françaises. Gravement blessé à l'épaule, il dérive pendant deux jours et une nuit et est retrouvé inanimé, accroché à son dinghy sur la côte, non loin de Dieppe. Il est soigné par un chirurgien français puis transféré en Allemagne, à l'Oflag III Luft.
Libéré le 8 mai 45, il reprend du service à la RAF.
Après la guerre, il continue à voler pour des compagnies civiles et lors d'un décollage trop risqué, se tue en pleine tempête à Schaffen, en août 1950.
La dernière lettre de Vicky à son frère Christian
«… J'ai vu deux Messerschmitt 109 venir par derrière pour attaquer Palmer… Après cela, j'en eus cinq à mes trousses. J'ai évité plusieurs de leurs attaques et finalement mes commandes de profondeur ont été coupées. Mon « zinc » s'est mis à piquer à la verticale et j'ai pu sauter après être resté longtemps accroché… un obus explosif m'a assez vilainement blessé à l’épaule... Je suis resté deux jours et une nuit sur l'eau, j'étais certain de mourir… seulement la mort ne venait pas. Je ne savais plus bouger de froid, mon épaule me torturait... l'eau remplissait mon « dinghy » et je ne mourais toujours pas… J'ai prié Dieu d'arrêter ce martyre ; enfin je me suis dirigé vers la côte. J'ai chaviré avant d'y arriver, mais heureusement, j'ai toujours retenu mon « dinghy » d'une main. Maintenant je recommence à prendre des forces… ici à l'hôpital (Saint Omer, France) Ils sont très gentils.
Cher vieux Christian, tu ne te rends pas compte de mes efforts pour que tu reçoives cette lettre et ne sois plus inquiet… J'espère qu'un jour nous serons réunis à nouveau et ma fierté est de savoir que toi, tu continues à combattre…»
Christian, ne reçut hélas jamais cette missive...