Consultez l'article sur les avions Renard en cliquant sur ce lien ou sur l'imageArticles extraits de deux Revues ICARE et Le FANA ----------------------------------------------------------
La firme RENARD Parallèlement à ses activités auprès de la firme Stampe et Vertongen, l'ingénieur Renard fonda, en 1925, la «Société Anonyme Avions et Moteurs Renard» qui se consacra surtout à la fabrication de moteurs de 100, 110, 120 et 240 CV.
Mais le marché des moteurs ne connut pas le succès souhaité.
En 1927, les frères Alfred et Georges Renard constituèrent la firme «Renard Constructions Aéronautiques» qui se chargea, pour son propre compte, de la conception et de la réalisation de prototypes d'avions.
La première réalisation de la nouvelle firme fut le développement des plans du «Renard Epervier ».
Premier avion de chasse entièrement métallique construit en Belgique, le «Renard Epervier» fut fabriqué en deux exemplaires, l'un le fut dans les ateliers de la firme Stampe et Vertongen à Deurne, l'autre le fut dans ceux de la SABCA à Haren.
Destinés à être équipés d'un moteur Hispano Suiza de 480 CV en ligne, on dota les deux prototypes d'un Gnôme et Rhône Jupiter VI de 480 CV en étoile, dont la SABCA avait acquis la licence de fabrication.
Seul le prototype de la SABCA apparut aux inventaires de l'Aéronautique Militaire.
L'autre s'écrasa au sol près de Vilvorde lors d'un vol d'essai en octobre 1928.
Présenté au concours des avions de chasse de 1930, le «Renard Epervier» ne recueillit pas l'adhésion unanime des milieux influents de l'Aéronautique Militaire.
Le « Fairey Firefly» lui fut préféré.
RENARD EPERVIERNullement découragée par l'échec du prototype de l'Epervier, la firme Renard poursuivit ses études et produisit quelques appareils civils du type R-16, R-17, R-18 ou R-30 et un type militaire, le R-31, dont l'épure fut tracée dès 1931.
Le prototype du R-31, piloté par Charles Rooms, effectua son premier vol le 16 octobre 1932.
Monoplan à aile parasol, ce qui permettait de dégager le champ visuel vers le bas, le R-31 avait, comme l'Epervier, un train d'atterrissage sans essieu.
Toute l'ossature du fuselage reposait sur un cadre principal formant la clé de voûte de la structure de l'appareil. L'ossature métallique était presqu'entièrement recouverte de toile.
Des panneaux en rhodoïd permettaient d'apercevoir le sol.
Le réglage du siège du pilote lui donnait la possibilité de voir, soit en-dessous, soit au-dessus de "aile.
Toutes les commandes étaient à la disposition de l'observateur dont le siège, dépourvu de dossier, pouvait basculer pour lui permettre, en position de combat de desservir la mitrailleuse arrière en se tenant debout ou en prenant appui sur les marchepieds situés à l'intérieur de son logement.
Après une série d'essais fort sévères, le Ministre de la Défense Nationale prit la décision, en mars 1934, de commander 28 exemplaires du R-31 afin de remplacer les «Bréguet 19» de deux escadrilles d'observation de Corps d'armée.
Six avions furent fabriqués par la firme Renard, les 22 autres le furent par les ateliers de la SABCA.
Ils furent attribués aux 9e et 11 e Escadrilles de Bierset.
Dès sa mise en œuvre, les services techniques de l'Aéronautique Militaire envisagèrent d'améliorer les performances de l'appareil.
La mauvaise manoeuvra¬bilité de celui-ci se manifestait par une fâcheuse tendance à décrocher dans les virages serrés.
R31En outre, l'habitacle n'était pas caréné et le moteur n'était pas asssez performant en altitude.
Ce fut ainsi que le «N 2 » servit au montage d'un moteur à compresseur Lorraine Petrel de 500 CV.
Cet essai ne donna pas les résul¬tats espérés. On décida, dès lors, de construire deux nouveaux prototypes dé¬nommés R-32. L'un de ceux-ci rut doté d'un moteur Gnôme et Rhône 14 KRSD de 1065 CV, l'autre le fut d'un Hispano Suiza 12 YBRS de 830 CV.
Cette dernière machine fut effectivement livrée à l'Aéronautique Militaire mais, lors du vol de convoyage, l'Adjudant Caryn, qui le pilotait, crut l'appareil en difficulté et l'abandonna en se sauvant en parachute.
L'avion s'écrasa au sol dans la région de Louvain.
Une enquête ne permit pas d'établir avec certitude les causes de l'accident.
Tout projet d'amélioration du R-31 sombra aussitôt dans l'épave du prototype.
Afin de combler les pertes dues aux accidents, on commanda en août 1935, une série de six appareils supplémentaires dont la production se termina en 1938.
Bien que n'étant pas les plus vieux appareils de l'Aéronautique Militaire et malgré les déficiences tant propagées dans les milieux civils que militaires, les «Renard R-31 » furent, par ironie du sort, les seuls appareils, avec quelques Fox, à combattre sùr le sol belge jusqu'au 28 mai 1940.
Après le succès relatif du R-31 et l'échec rencontré pour l'améliorer, la firme tenta de tracer une carrière civile au R-33 et de créer un nouveau type militaire, le R-34, qui fut présenté en deux versions, l'une avec moteur Renard, l'autre avec moteur Armstrong Siddeley.
R34Les années précédant la seconde guerre mondiale furent tragiques pour la firme Renard qui éprouvait toujours, assez curieusement d'ailleurs, d'énormes difficultés à commercialiser ses appareils. Alors qu'une fois encore, la technique aéronau¬tique belge avait prouvé ses capacités réelles en concevant et en réalisant le pre¬mier avion pressurisé de transport, le R-35 ou « Renard Stratosphérique », le proto¬type de celui-ci s'écrasa au sol en 1938, après son premier décollage en entraînant dans la mort son pilote et unique membre d'équipage, Georges Van Damme.
R35Entretemps, depuis 1936, l'ingénieur Alfred Renard présenta l'étude d'un mono¬place de chasse à aile basse : le «R-36 ». Monomoteur de construction métallique, le prototype du R-36 effectua son premier vol à Evere le 5 novembre 1937 avec le pilote Georges Van Damme. En cours d'expérimentation, on apporta encore quelques modifications à l'appareil. Parmi celles-ci, il y eut notamment le remplacement du radiateur au glycol, placé sous le fuselage à l'arrière de la voilure, par un radiateur à eau placé à l'aplomb de la voilure.
Pour des raisons restées inexpliquées, le prototype du R-36 ne put commencer ses essais qu'avec 12 à 18 mois de retard sur les avions concurrents de conception étrangère.
Réussissant enfin à satisfaire les exigences des techniciens de l'Aéronautique Militaire, la firme Renard se vit invitée à construire six machines de présérie en vue d'expérimenter divers moteurs.
Ceci devait normalement conduire à une option d'achat de 40 exemplaires pour le Gouvernement belge.
Hélas, après avoir effectué quelques 75 heures de vol, le R-36 s'écrasa au sol à Nivelles, le 17 janvier 1939.
Le pilote, le Lieutenant Eric de Spoelberg, pilote d'essai bien connu dans les milieux de l'aéronautique, trouva la mort dans l'accident.
R36Deux autres prototypes, issus d'une présérie de six machines, prirent le relais de l'appareil.
Il s'agissait d'abord du R-37, qui avait été équipé d'un moteur radial Gnôme et Rhône dont la particularité de fonctionnement permettait la récupération des gaz d'échappement en vue de produire un effet de réaction.
En cours de montage, le 10 mai 1940, le R-37 fut capturé par les troupes allemandes.
Ce fut aux mains d'un pilote allemand que l'avion effectua son premier et dernier vol puis¬qu'il fut détruit à l'atterrissage.
R37Le R-38 était le troisième prototype à moteur Rolls Royce Merlin, cette fois.
Il avait été présenté aux autorités belges à Evere le 18 juillet 1939, par le pilote Burniat.
Cet excellent appareil, aux performances proches de celles du «Spitfire» et supérieures à celles du «Hurricane ", se trouvait aux essais à Evere le 10 mai 1940.
Il fut évacué par le personnel des établissements de l'aéronautique.
En juin 1940, on l'aperçut encore sur l'aérodrome de Bordeaux-Mérignac avant l'arrivée des troupes allemandes.
R38Une autre version, extérieurement très similaire au R-36, le R-40, était un prototype de chasse à haute altitude, muni d'un moteur Rolls-Royce Merlin de 1100 CV et d'une cabine pressurisée larguable en vol.
Il devait être mis à la disposition des autorités françaises aux fins d'essais.
Pour faciliter son transport, l'avion fut démonté et prit le chemin de la France.
Le convoi fut abandonné sur la route et probablement détruit près de Tournai en mai 1940.